Institut Rousseau le 24 février 2020
Affranchir
l’agriculture française des pesticides est un enjeu écologique et
sanitaire majeur. Il se heurte au profond verrouillage du système
agricole autour du couple espèces dominantes – intrants chimiques, dont
les agriculteurs ne peuvent pas sortir seuls. La sortie des pesticides
ne se fera qu’à trois conditions : premièrement, que le plan de sortie
des pesticides ne consiste pas en un simple remplacement des traitements
chimiques par des techniques de bio-contrôle, mais en une profonde
transformation des systèmes de culture, seule à même de faire baisser
durablement la pression des ravageurs et des mauvaises herbes ;
deuxièmement, que ce plan de sortie des pesticides s’accompagne d’un
grand plan de diversification agricole, assorti de mesures incitatives
et contraignantes pour que l’amont et l’aval agricole s’investissent
pleinement en faveur des espèces minoritaires, aujourd’hui largement
délaissées ; troisièmement, que des mesures fortes soient prises pour
supprimer les distorsions de concurrence avec les pays de l’Union
européenne et avec les pays tiers ayant des normes sociales, sanitaires
et environnementales moins élevées.