Médiapart le 04 février
À l’automne dernier, l’écoféminisme a fait irruption dans le champ
politique à l’occasion de la primaire écologiste. Delphine Batho et
Sandrine Rousseau se sont toutes deux réclamées de ce label au cours de
leur campagne. Cette appropriation a contribué à mettre en lumière ce
courant original et très divers, dont les racines remontent jusqu’aux
années 1970. Pour autant, elle peut étonner au regard de la critique de
l’État et de la compétition politique qui ont été historiquement
formulées par les écoféministes. Plus largement, des spécialistes
de ce courant ont pointé sa récupération et son instrumentalisation à
des fins marketing ou dépolitisantes (lire notre enquête dans la Revue du Crieur).
Mais quand son hétérogénéité est régulièrement rappelée, comment savoir
si l’on a affaire à une dénaturation ? Nous en avons parlé avec notre
invitée Jeanne Burgart Goutal. Enseignante en philosophie, celle-ci a publié Être écoféministe (L’Échappée, 2020).