Antonin Pottier dans la Revue d'Économie Politique le 11 novembre
La carte carbone est un système de quotas échangeables d’émissions de
GES à destination des particuliers. Cette alternative à la taxe carbone
est présente dans le débat public en France, sous différentes
déclinaisons. À partir de la littérature scientifique existante,
l’article examine les propriétés que l’on peut attendre de la carte
carbone dans cinq dimensions : intégrité environnementale, efficacité,
équité, fonctionnement et acceptabilité. Il compare systématiquement les
propriétés de la carte carbone avec celles de la taxe carbone et avec
celles que revendiquent ses promoteurs. Sur le plan de l’équité, les
deux instruments sont bien plus proches que ce qu’on peut lire.
L’intégrité environnementale de la carte carbone, souvent mise en avant,
n’est pas décisive alors que les travers des échanges marchands de ses
quotas sont sous-estimés. La carte carbone rend visible les émissions de
GES pour les particuliers, ce qui constitue une caractéristique
intéressante, mais aux effets encore incertains.
Commentaire
: Cette publication décrit une alternative à la taxe carbone tout en
restant un mécanisme de marché. Il semble que ses promoteurs en restent à
une application nationale ou européenne alors que le dérèglement
climatique a un caractère planétaire. Les mécanismes qui seraient mis en
œuvre pourraient être porteurs de grands dangers divers et d'une
complexité extrême. Les émissions de GES (gaz à effet de serre) ne
semblent pas entrer dans le mécanisme alors qu'ils sont loin d'être
négligeables. Et surtout, cette proposition se fait dans le cadre du
système et n'envisage pas de décision collective de quoi et comment
produire. La revue Socialter en dit un peu plus : Rationnement : la carte carbone est-elle une solution ?