Ballast le 27 septembre 2023
«
Fin du monde, fin du mois, même combat », entend-on régulièrement.
Mais, au-delà du slogan, l’alliance entre les questions écologiques et
sociales a parfois du mal à être mise en pratique. Il en est de même sur
le plan idéologique et intellectuel : des fractures existent. Tandis
qu’un certain marxisme productiviste pèse encore parfois à gauche, on
constate l’émergence et le succès médiatique des « penseurs et des
penseuses du vivant », passant souvent sous silence la place des
rapports de production au sein des luttes environnementales. Quelque
part entre les deux courants, la voie qu’esquisse le philosophe Paul
Guillibert retient l’attention : celle d’un « communisme du vivant ».
Dans son dernier ouvrage, Exploiter les vivants — Une écologie politique
du travail, paru aux éditions Amsterdam, il pose les jalons d’une
pensée saisissant ensemble l’exploitation du travail humain et des
autres êtres qui habitent la Terre. Nous en publions un extrait, dans
lequel le récit de luttes passées et contemporaines révèle l’existence
d’une « écologie de la classe ouvrière ».