Blast le 23 février
Autoroutes bloquées, défilés de tracteurs, bâtiments publics visés…
Pendant plusieurs semaines en janvier et février 2024, l’actualité a été
marquée par de larges mobilisations paysannes, faisant écho à des
mouvements agricoles un peu partout en Europe contre les politiques
vertes et autres directives européennes, jugées contradictoires et
injustes.
Le mouvement est parti des bases, des éleveurs surtout, notamment contre
l’augmentation du prix du gazole et pour un revenu décent. Mais il a
très vite été cadré par les syndicats, FNSEA en tête. La Fédération
majoritaire, tenante d’une agriculture productiviste, domine le secteur
depuis plus de soixante ans, avec à sa tête des hauts cadres de
l’agro-industrie. Cette organisation patronale, cogérante historique des
politiques agricoles, a encore une fois été le partenaire privilégié du
gouvernement.
Mais derrière cette unité de façade, c’est l’énième crise d’un monde
paysan toujours plus réduit et plus inégalitaire, asphyxié par un modèle
basé sur le productivisme et la compétition.