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lundi 14 octobre 2024

La crise écologique, un héritage colonial ?

 Présentation du numéro d'octobre-novembre de Socialter

À rebours d’une vision apolitique selon laquelle l’« humanité » dans son ensemble détruirait une « nature » abstraite, la crise écologique que nous traversons trouve son origine dans l’histoire coloniale. Dès le XVe siècle, à mesure qu’elles étendaient leurs empires, les puissances occidentales ont exploité conjointement les écosystèmes et les populations des territoires asservis. Cette histoire du capitalisme colonial se poursuit aujourd’hui sous d’autres formes : extractivisme, déforestation, « colonialisme vert », racisme environnemental, dette climatique, pollutions... En témoigne le scandale du chlordécone aux Antilles, qu’analyse dans ce dossier Malcom Ferdinand, figure centrale de l’écologie décoloniale en France. Invitant à décentrer notre regard, à cultiver d’autres imaginaires et savoirs ou encore à repenser le droit, ce courant de pensée foisonnant hybride les traditions intellectuelles et militantes de plusieurs continents. C’est aussi et surtout une écologie de luttes, façonnée par de multiples mouvements de résistance, des victimes de l’agent orange aux peuples autochtones d’Amazonie qui réclament d’en finir avec la prédation d’une minorité sur l’ensemble du vivant.