franceinfo le 28 mars
La commission spéciale de l’Assemblée nationale a voté la suppression
des Zones à faibles émissions (ZFE), contre l’avis du gouvernement,
dénonçant leur impact sur les ménages modestes. Le projet sera soumis
aux parlementaires le 8 avril.
Commentaire
: L'objectif affiché par le gouvernement était de diminuer la pollution
de l'air, source de mortalité prématurée, ce qui peut surprendre de la
part d'un gouvernement qui néglige fortement la santé publique. Si on ne
lui fait pas le procès d'intention d'en prendre prétexte pour booster
la production automobile, l'objectif était louable, mais le procédé
utilisé est contestable et il y en avait d'autres qui auraient été plus
efficaces et qui auraient été mieux acceptés, d'autant que la pollution
de l'air n'est pas due qu'aux véhicules ni aux seuls véhicules à moteur
thermique puisque les pneus et les freins sont émetteurs de particules
fines. Il aurait été possible d'améliorer les contrôles de pollution des
véhicules lors des contrôles techniques obligatoires. Ou encore de
mettre la priorité sur les alternatives à la voiture. Le dispositif des
Crit'Air, basé sur des critères peu pertinents, est fortement source de
discriminations suivant les revenus, car il favorise l'achat de
véhicules chers. S'y ajoute que les personnes habitant hors métropoles
en raison de leurs faibles revenus, ne disposant pas de transports en
commun adapté et devant s'y rendre fréquemment s'inquiètent fortement
pour leurs difficultés à se déplacer. Facteur aggravant, le gouvernement
n'a pas pesé sur les constructeurs automobiles pour qu'ils proposent en
priorité des véhicules plus petits, moins lourds, moins sophistiqués et
moins chers. Pour corser le tout, le gouvernement a fortement baissé
les aides à l'achat de véhicules peu polluants. Bref, en ce domaine
encore, du bricolage peu efficace et du temps perdu.